Chaque manager doit être à l’écoute, donner à chacun la possibilité d’exprimer son point de vue, ses difficultés ou ses propositions. Il apporte soutien et aide sans se substituer aux autres ni faire à leur place. Il sait ainsi accompagner et reconnaître chacun.
« Avant de me répondre, écoute-moi ! Si tu poses des questions, tu prends ; si tu m’écoutes, tu me reçois »
Ecouter - Entendre
Entendre du latin In-tendere “tendre (regard, esprit, attention...) vers“.
Ecouter du latin auscultare “entendre avec attention“ ; ajouter foi, obéir. D’abord on entend, on dirige son attention vers son interlocuteur, ce qui requiert de la disponibilité, de la concentration et la volonté de se centrer sur l’autre. Bien entendre, en ce sens, c’est déjà beaucoup. Ecouter est plus exigeant. On accepte le propos de l’autre — ce qui ne veut pas dire qu’on y adhère — mais on y accorde du crédit, voire même on accepte le risque d’être influencé et, in fine, d’acquiescer !
Ecouter n’est pas chose facile, vouloir aider encore moins. Cela exige une présence, un effort de concentration, un dessaisissement de soi-même. Deux motivations nous poussent à cet effort : soit notre intérêt personnel, soit le bien de l’autre ou le bien commun.
Dans le premier cas, l’intérêt est de deux types : la contrainte (par exemple la peur d’échouer ou d’être licencié) ou le plaisir (par exemple voir un film passionnant). Ici l’effort est presque inexistant quand je “bois“ les paroles et les gestes d’un acteur. Là l’effort est significatif mais faisable, quand j’écoute les consignes du responsable pour accomplir une tâche. Régi par le “principe de réalité“, l’être humain cherche d’abord à gagner — à part “sa vie“ — l’appartenance à un groupe pour bénéficier ensuite de plus de reconnaissance. Ceci nous mène progressivement à la deuxième motivation fondée sur le service. Ici, l’intérêt cède la place à la recherche du bien de l’autre ou du bien commun. Cette volonté de servir peut être mue par le devoir ou par la générosité. Dans le premier cas on peut retrouver la contrainte ou la crainte ; dans le second c’est le don (gratuit) qui est le moteur.
Considération
Du latin considerare, observer attentivement. Ce verbe est lui-même dérivé de con, avec et de sidus-eris, les astres ; son sens littéral serait “regarder les astres“.
En effet, lorsque par une belle nuit d’été nous pointons nos yeux vers la voûte céleste pour identifier les constellations, notre regard est littéralement absorbé, notre concentration est complète.
De la même manière, le témoignage de notre considération pour une personne passe par l’attention que nous lui portons, la qualité de notre regard et de notre présence, notre façon de l’écouter, le crédit que nous accordons à ses opinions, etc.
Mais cette considération n’est pas automatique. Elle dépend, pour une part, de la considération que nous avons de nous-même : si nous nous estimons très brillants, les autres étoiles ne le seront jamais assez et ne nous intéresseront pas. A contrario, si nous nous estimons peu brillants, les étoiles semblent alors bien lointaines, voire d’un autre monde...
Cette considération que nous avons de nous-mêmes est quant à elle directement liée à l’empreinte positive de ceux qui, dans notre histoire personnelle, ont porté sur nous un œil attentif et bienveillant. Et c’est le socle de notre vie affective et sociale !
Reconnaître
Quand on connaît une personne, il est important pour que cette “union“ dure de penser à “reconnaître“ : pour confirmer, rappeler à l’autre les qualités qu’on lui connaît déjà et pour qu’il n’en dévie pas !
Récompenser
Re-compenser vient de pensare, peser. Compenser, c’est peser avec, neutraliser, équilibrer. Récompenser, indique donc un rééquilibrage.
La personne qui apporte tout son “poids“ de qualités humaines et professionnelles au service de l’entreprise attend légitimement en retour une compensation. Quand nous pensons “récompense“, immédiatement notre esprit penche vers une reconnaissance matérielle “pour faire bon poids“. Mais nous savons bien que des qualités telles que l’implication ou l’esprit d’équipe ne peuvent être reconnues uniquement de manière matérielle.
La reconnaissance verbale, les encouragements, les marques de confiance, sont autant de moyens qui “compensent“ aussi les mérites du collaborateur. Et même s’ils sont immatériels, ces moyens “pèsent“ de tout leur poids dans un management de qualité.
C.E.E.
François-Joseph VELLA